Un Nielsen fascinant

Publié le par Paul Moes

Un Nielsen fascinant.

 

par Paul Moes

 

« Göteborg Symfoniker » avec Gustavo Dudamel et Sergey Khachatryan fut la prestigieuse affiche d’un concert attendu, mardi 21 octobre 2008 à la Philharmonie. Cette soirée de musique nordique débute avec une œuvre d’Anders Hilborg « Exquisite Corpse » musique intéressante aux combinaisons parfois surprenantes.

 

Sergey Khatchatryan mardi à la Philharmonie

 

Après cette mise en bouche c’est au jeune  Sergey Khatchatryan de nous offrir sa version  du Concerto pour violon et orchestre op. 47 de Jean Sibelius. Ce concerto est adulée par les uns et méprisée par d’autres. Le jeune arménien propose de l’opus 47 une version pleine de charme, très raffinée et pacifiée. Nous pensons qu’à 23 ans l’artiste a parfaitement compris le lyrisme spécifiquement nordique qui est l’empreinte de cette œuvre. Son interprétation présente plusieurs passages mémorables et nous la qualifiereons d'exceptionnel. Mais il à ici a lutter contre tous les géants du violon qui l’ont précédé. Il paraît bien chimérique qu’il puisse un jour surpasser des interprétations magiques comme celles de Heifetz (notre préférée), d’Oïstrakh, de Ferras, Gitlis ou d’un Francescatti et même plus proche de nous celles de Vengorov ou Mutter. On peut regretter un léger manque d’engagement de Dudamel et une certaine lourdeur de l’orchestre.

 

Un fascinant Nielsen par Gustavo Dudamel et les
Göteborg Symfoniker mardi à la Philharmonie

 

Après la pause nous avons entendu une remarquable interprétation de la Symphonie N° 4 de Carl Nielsen. Nous ne nous souvenons pas avoir entendu une interprétation aussi brûlante de ce chef-d’œuvre, sauf peut-être l’enregistrement qu’en a fait en 1999 Herbert Bloomstedt à la tête du San Francisco Symphony Orchestra. Comme chez Bloomstedt (nous pensons que c’est un compliment pour le jeune Dudamel) tout y est la justesse des tempi, une absolue lisibilité, une passionnante recherche des nuances. Un dernier mouvement démoniaque termine cette grande interprétation pleine d’énergie où le drame n’est jamais loin mais la lumière non plus. Fascinante aussi  dans le mouvement final le jeu entre les deux groupes de timbales, de chaque coté de la scène qui évoque clairement les combats de la première guerre mondiale.

 

Charmés dans Sibelius, nous pensons que ce fut surtout une grande soirée par ce Nielsen fascinant.



 

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